3 Décembre 2013
Depuis quelques temps, par un texte concernant l'enseignement (surtout dans le supérieur) qui ne parle de "pédagogie par projet". C'est la dernière expression à la mode, la panacée universelle : il faut changer les méthodes et faire de la pédagogie par projet.
Une conclusion semble immédiate : cela signifie donc que l'on n'en faisait pas avant. Ah ? En informatique, c'est particulièrement faux ; je ne connais pas une formation en informatique où on n'évalue pas en partie les étudiants sur des projets.
Maintenant, quand on lit les texte en question jusqu'au bout, on ne devrait procéder plus que par "pédagogie par projet". Pourtant tout enseignant qui a pu eu à noter des élèves, tout élève qui a participé à un projet, sait très bien qu'on aboutit à un système de notation type "école des fans" : impossible de savoir qui a fait quoi, certains élèves dans un groupe vont faire le travail tandis que d'autres se contenteront d'émarger, les projets des différents groupes se ressemblent trop pour être honnêtes... Au final, on ne sait plus qui on évalue, et les étudiants en difficulté savent très bien qu'ils n'auront pas de note en rapport avec leur incompétence, mais qu'elle dépendra de la compétence des bons étudiants qui seront sur le même projet. On démotive alors aussi bien les étudiants en difficulté (pourquoi feraient-ils des efforts ? c'est un meilleur qu'eux qui leur donnera leur note) que les meilleurs (c'est eux qui font le travail et la note profite aux autres).
Pour une bonne utilisation des projets dans la pédagogie, il est indispensable qu'ils n'entrent en ligne de compte que partiellement dans la note et qu'on dégage du temps aux enseignants pour :
Sur ce dernier point, il faut préciser qu'un projet informatique ne s'évalue pas qu'en fonction du résultat final apparent (ce que prétendent les dirigeant de l'école 42 en affirmant qu'un étudiant en informatique doit communiquer avec un "book" des projets réalisés) mais également en fonction de la qualité du code développé : clarté, conception, qualité, maintenabilité... autant de critères qui prennent beaucoup de temps pour une évaluation correcte.